Imre Kertész, La liberté d’être soi dans la société à laquelle on appartient

Une question qui interrompt ma lecture, qui s'infiltre dans l'écriture en cours, qui a un effet de miroir: "Je voudrais aborder une question qui, ici, au centre de l'Europe, n'est vraisemblablement pas une question. Il s'agit de la liberté d'être soi, c'est-à-dire la liberté d'être ce qu'on est dans la société à laquelle on appartient. [...]

Théâtre à la table (2)

Mon Cher Paul Claudel, Les expérimentations à la Comédie-Française, depuis un an, depuis le début du premier confinement, et plus particulièrement depuis le troisième avec le "théâtre à la table" relèvent du miracle avec une apothéose, atteinte la lecture à la table de votre Soulier de satin (même s’il n’y a rien de définitif ou [...]

Théâtre à la table (1)

Ce qu’il se passe à la Comédie-Française depuis quelques semaines (depuis la deuxième fermeture des salles à l’automne 2020) avec les lectures à la table, renommées théâtre à la table pour l'occasion, est extraordinaire, une modification en profondeur s’opère dans mon rapport au texte écrit.Le dispositif est simple : une table, des tapuscrits, cinq jours [...]

Mémoire et imagination — Aharon Appelfeld (3)

La mémoire et l'imagination d'Aharon Appelfeld dans L'héritage nu (éditions de l'Olivier, traduction Michel Gribinski):  Sans la mémoire, pas de littérature. La mémoire, ce n’est pas seulement les faits, les choses vues, et le relevé de leur emboîtement, c’est aussi la chaleur d’une émotion.  L’imagination est un élément dynamique qui la fait bouger, lui donne [...]

Mémoire et sensations — Aharon Appelfeld (2)

À un moment où, au sujet d'un certain monde brûlant bien qu'ancien, je me heurte à l’impossibilité de stimuler la mémoire, d’extirper de l’oubli autre chose que des sensations vives qui envahissent mon corps et qui sont liées, je rencontre cette absence de mots d’Aharon Appelfeld. Il serait faux que je tente de constituer quelque [...]

Mémoire et enfance — Aharon Appelfeld (1)

L’écriture me conduit chaque fois vers des univers porteurs et stimulants. Ils s’ouvrent en temps voulu. À celui celui des poètes russes d’André Markowicz s’est ajouté celui d’Aharon Appelfeld à mesure qu’une certaine enfance s’imposait à moi, que je cherchais à éclairer.  Dans un entretien à l’occasion de la sortie du Garçon qui voulait dormir [...]

L’imagination par fragments

Quelques notes de 2019, complétées en 2020 et 2021 Sans aucune théorie, ce qui se passe dans l’écriture depuis quelques années: elle se produit principalement par fragments et segments.  L’histoire ne se reconstitue pas en comblant les trous par l’imagination. Les segments sont tirés de la mémoire, depuis l’état où ils y sommeillaient: des fragments de [...]

Écrire, lire, écrire

Une petite chronique pour une fois sur Facebook et le site à la fois, quand le langage est secoué par la lecture, j’en ai besoin avec ce que j’écris en ce moment, avec dans l’ordre chronologique  : Crevasse, Pierre Terzian (Quidam Editeur) : il vit entre le Québec et la France, comme moi apparemment, un [...]

Hélène Bessette (3), Marguerite Duras, Annie Ernaux, Nathalie Sarraute, Brigitte Giraud, Laurence Nobécourt et quelques autres stimulants stupéfiants

"— Enfer, damnation, cruauté, mensonge, fourberie, trahison, larmes, ruptures, assassinat, calomnie, perfidie, malheur et mort,dit le berger"La toute première phrase publiée d'Hélène Bessette (suite de mes chroniques à son sujet) : le punch, le flux, l'emportement (en 1953 dans Lili pleure). À l'occasion de la réédition de La tour (chez Othello) de la précieuse Hélène [...]

Dans ma sphère d’auteurs — Hélène Bessette (2)

Carnet d’écriture inactuelle (et de lecture actuelle, faisant suite à des mois d’engloutissement par l’écriture): Dans ma sphère d’auteurs, partie de ma chair (dont Marguerite Duras, Jean-Luc Lagarce, Annie Ernaux, Nathalie Sarraute… successions de noms qui se poursuivent hors du carnet, qui affluent), cherche à y entrer Hélène Bessette (suite). Dont j’ai longtemps différé la [...]