
Le narrateur et chirurgien tente de briser le silence sur les histoires qui l’ont affecté, celles d’enfants qu’il avait opérés et qui l’ont emmené aux confins de la vie. Leur approche déclenche de nombreux symptômes au niveau de la main, alors que durant l’exercice médical son corps ne l’avait jamais malmené. Ils échappent à son contrôle.
En parallèle, sa fille conduit une enquête sur une branche allemande mal aimée de la famille dont on ne sait initialement à peu près rien. Elle découvre un ancêtre, maître verrier, et ses vitraux. Cette mise au jour fournit un éclairage nouveau sur les silences familiaux qui recouvrent les épisodes traumatiques provoqués par les guerres, chez le narrateur aux événements chirurgicaux marquants.
La minute bleue, troisième volet du triptyque Corps étrangers (Avant tout ne pas nuire, 2017 ; Ce côté et l’autre de l’océan, 2018), examine la question de la mémoire traumatique du chirurgien, sujet tabou dans un milieu professionnel qui se veut et qu’on voudrait nous-mêmes infaillible.