Au début la Parole
Une parole si simple
Qu’il est si difficile de suivre
Ma grand-mère venait de mourir et des contraintes dérisoires m’avaient empêché de me rendre à son enterrement, j’errais dans les rues. Je ne me serais jamais enfermé, ce samedi après-midi de printemps ensoleillé, dans une salle de cinéma à l’autre bout de la ville, si le prénom peu commun d’Elourdès ne m’avait intrigué, ignorant que le film occuperait une place croissante dans ma vie.
Le petit monde d’Élourdes faisait du bruit entre nous, il avait été tourné dans l’école l’année précédente, un lieu privilégié dans un quartier privilégié de Montréal. J’avais été ému pendant plusieurs jours, puis je l’avais rangé dans un recoin de ma mémoire.
Marabout, marabout, marabout-bout-bout… bout de cigare, bout de cigare, bout de cigare-gare-gare.
Les enfants chantent sur le générique de fin.
Garde-fou, garde-fou, garde-fou-fou-fou… fou de rage, fou de rage, fou de rage-rage-rage Rage de dent, rage de dent…
***
Je suis revenu sur le film six mois après l’avoir vu sur grand écran, trop grand écran qui amplifiait à l’excès le moindre tressaillement des visages, de petits visages démesurés, hauts de plusieurs mètres.
Le film commence sur la voix off du réalisateur, Marcel Simard, sa voix disparue après un an de tournage dans l’école.
Elourdès, avant que les enfants n’arrivent, marche dans le couloir, se dirige vers la classe, Marcel dit qu’« il y a des adultes qui ont des antennes pour la douleur secrète de nos petits, une douleur que, par ailleurs, on juge parfois adulte. Elourdès voit qu’aucun enfant n’est à l’abri des souffrances. Par amour pour eux, par passion pour son travail elle crée des solutions grâce auxquelles beaucoup d’enfants passent au travers des difficultés de la vie. »
***
Dans la Bible de ma grand-mère, on peut lire :
Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu.
Elle était au commencement avec Dieu.
Je suis souvent revenu sur le Au commencement (la parole), repris avec insistance (au commencement avec Dieu), au commencement je suis revenu sur la Parole, sa promesse contenue de tous les possibles dans le monde à rencontrer ici.
Au commencement l’histoire avec un petit h (il était une fois). Marguerite, ma grand-mère, préférait l’histoire avec un grand H des origines du monde et de la vie, c’est ce qui me passionne, disait-elle, le commencement des choses :
la parole chez l’Homo sapiens, apparue on ne sait trop comment ni pourquoi chez lui et pas avant ni dans d’autres espèces, quoiqu’on discute d’une possible protolangue chez l’homme de Neandertal et chez l’Homo habilis ;
l’univers par un Big Bang (satellite lancé à la recherche du temps zéro, on s’en rapproche) ;
et aussi l’univers conçu par des dieux nombreux, que rapportent diverses théogonies égyptiennes, grecques (à partir du Chaos), romaines – pour ne citer que les plus proches de notre civilisation –, au commencent le ciel et la terre par Dieu, le Grand, l’Unique, tel que dans la Genèse, et il n’est rien dit de la situation avant le ciel et la terre, ni d’où viennent le ciel et la terre, pas de chaos ici. On nous donne plus de précisions pour la femme : elle est issue, n’en déplaise, de l’homme, sa côte, pour le meilleur et le pire des grandes ou petites histoires, longues ou courtes, qui nous occupent, origine de la femme aussi insupportable à Marguerite qui ne s’est pas libérée de l’homme, que la définition qu’en avait donné Pierre Larousse dans son dictionnaire universel du XIXe siècle (femme : femelle de l’homme, être humain organisé pour concevoir et mettre au monde des enfants), une édition achetée par ses parents qu’elle conservait mais refusait d’ouvrir.
Elle avait cherché à dix-huit ans comment échapper à sa destinée toute tracée de femme, le souci familial étant qu’elle effectue un mariage digne du rang des ingénieurs dont les maisons s’alignent sur une bande horizontale au-dessus de celles des ouvriers, et sous le château d’Eugène Schneider dans le système patriarcal fondé par cet industriel.
Elle a résisté a minima en s’échappant un temps dans la ville universitaire voisine, tout un périple que se rendre à Dijon, surtout si c’est pour entreprendre des études d’histoire, puis en enseignant cette matière même après que le mariage l’aura rattrapée à hauteur de sa classe sociale, dans une maison d’ingénieur :
Le prêtre : Vous avez écouté La parole de Dieu qui a révélé aux hommes le sens de l’amour et du mariage. Vous allez vous engager l’un envers l’autre. Est-ce librement et sans contrainte ?
Oui
Le prêtre : Vous allez vous promettre fidélité. Est-ce pour toute votre vie ?
Oui, pour toute notre vie.
Le prêtre :Dans le foyer que vous allez fonder, acceptez-vous la responsabilité d’époux et de parents ?
Oui, nous l’acceptons.
L’homme : Veux-tu être ma femme ?
La femme : Oui, je le veux. Et toi, veux-tu être mon mari ?
L’homme : Oui, je le veux.
La femme : Je te reçois comme épouse et je me donne à toi pour t’aimer fidèlement tout au long de notre vie.
L’homme : Je te reçois comme époux et je me donne à toi pour t’aimer fidèlement tout au long de notre vie.
Ainsi avait-elle traversé un rituel qui parle surtout de fidélité et si peu d’amour. Les époux doivent exprimer au moins un consentement, on ne leur demande pas de s’aimer, mais de consentir à s’épouser. Je te promets l’amour, vaste promesse pour un temps lointain. On ne parlait jamais de l’acte d’amour dans ce pan de Bourgogne, acte honteux.
Elle a vécu sous la contrainte de ses parents, de son mari, de ses enfants, contrariée par les sermons dominicaux, agissant dans la peur que Dieu là-haut qui voit tout la punisse comme il a puni le premier couple pécheur du monde de s’aimer. On s’embrassait à peine pour se dire bonjour ou bonsoir. Peu préparé pour témoigner de l’amour envers l’autre, on était d’autant plus méritant qu’on y parvenait.
Au début la Parole qui dit plus que tous les livres, que tous les écrits
En elle était la vie
et la vie était la lumière des hommes
La lumière luit dans les ténèbres
et les ténèbres ne l’ont point reçue
Une parole entre eux
Celle d’Elourdès.
Je la croise tous les matins, je n’ai jamais osé discuter avec elle, trop marqué par le film, impressionné par son visage quand elle parle, sa douceur, la force de sa douceur. Jamais elle n’élève la voix.
Dans le monde qui se développe dans sa classe, dans les relations avec les enfants, elle n’édulcore pas la réalité, ses contrastes, sa beauté, ses imperfections, sa violence.
Je lui demanderais comment elle se contrôle pour recevoir les situations les plus difficiles. Et si elle vit bien les agressions, à moins que jamais on ne l’agresse. Il est probable qu’elle soit d’une vulnérabilité extrême et qu’une larme coule.
Elle avait pris la parole à l’issue de la projection. Sans pathos, elle avait exposé le contexte, non du tournage mais de la sortie du film. Une violence extrême avait frappé l’équipe et les enfants. Une semaine avant la première nationale, le réalisateur, Marcel Simard, s’était suicidé, un geste que personne n’attendait, que rien ne laissait prévoir, qui donnait libre cours à toutes les hypothèses. Je suppose que Marcel n’a pas supporté, quand le tournage a été fini et le film monté, de retourner dans la vie sans protection.
Tout le monde a pensé aux enfants pendant le tournage, à leur exposition, on avait mis une psychologue sur le coup.
Personne n’avait imaginé qu’il serait si vulnérable après avoir filmé en gros plan Élourdes raconter qu’un soir, son fils rentrait de l’école : « Il était aux alentours de 18 heures, il faisait encore clair. Il était à peine à cinq ou sept mètres de la maison quand une voiture s’est arrêtée et que deux hommes en sont sortis. Ils ont tapé sur mon fils, sans raison… mon fils ne les connaissait pas, ils l’ont frappé puis ils sont repartis, comme ils étaient venus, ça a été notre drame familial, on a été très marqués, ça m’a beaucoup, beaucoup secouée et par la suite je me suis dit Les hommes qui ont frappé mon garçon, qui ne le connaissaient pas… (silence prolongé)… qui sont sortis, qui l’ont frappé, peut-être qu’ils l’ont pris pour un autre, mais peu importe, ces hommes ont été des enfants et je ne veux pas généraliser mais cette violence… elle n’est pas venue du jour au lendemain, il y a eu une histoire d’enfance… donc les enfants quand ils sont petits… (silence… souffle) s’ils peuvent apprendre à utiliser la parole… (une larme se forme au coin de son œil, qu’on distingue à peine, elle descend sur sa joue brune) une parole pour s’exprimer, régler leurs problèmes, alors ils éviteront probablement (moins sûr qu’Elourdès je modérerais l’enthousiasme, ils éviteront peut-être) de se retrouver plus tard dans des situations… à violenter les autres… je me suis dit que ça ferait une petite différence parce que j’en vois, des enfants qui arrivent, qui ont cette dose d’agressivité en eux certains jours, une agressivité en soi normale, et s’ils peuvent la canaliser, apprendre à utiliser la parole et non les coups, et non les mots blessants, le comportement des individus changerait. »
C’est avec de tels mots que Marcel repartait à la fin de l’après-midi dans la ville, dans sa vie quotidienne, livré à lui-même, fragilisé, quand ensuite il avait à faire face à la rue, à l’air trop rude.
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Paroles de flammes de chars d’assaut de bombes nucléaires
Paroles de comptines
Douces paroles murmurées
Dans cette école publique, les parents sont conviés à venir dans la classe et à participer, aider un élève, le sien ou un autre sur son projet, une lecture, un exercice. J’essaie, je m’arrange pour voler une heure de la journée, j’entre alors dans un monde en contraste complet avec celui, tumultueux, que j’ai quitté. La classe est calme, apaisante, les enfants sont concentrés sur leurs activités.
Élourdes les prépare à vivre entre eux, sans occulter les difficultés : lutte contre l’intimidation, désamorçage des tensions, sensibilisation précoce aux conflits dont ils sont initiateurs, mise en situation par l’écriture de pièces de théâtre, l’une d’elles s’intitule Les cinq filles, annonce Victor devant les parents et enfants réunis pour la représentation. « Elles sont inséparables, on ne sait jamais si elles sont amies, pas amies, amies, pas amies, amies, pas amies. »
J’ignore le parcours qui l’amène à un tel comportement, comment soi-même on peut être si apaisante.
« Quand je reçois une lettre d’une de mes élèves qui m’écrit “Merci, tu m’as appris à régler mes problèmes”, ça pour moi, c’est un gros, gros cadeau. »
L’instituteur de mon école primaire disait : « Moi, il y a de ces enfants, je leur donnerais une bonne paire de claques. » La scène se déroule en France, vingt ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’éducation était alors si différente.
Elourdès, dont le drame de sa vie exposé dans le film a été l’agression de son fils, ne parle pas de son enfance en Haïti. Son traumatisme n’est pas d’avoir manqué de tout, peut-être d’avoir perdu son père inexplicablement pendant la dictature militaire, ou son frère. Son drame ne provient pas de ses parents ni de sa vie de petite fille, mais de son fils.
On ne peut pas deviner, quand elle marche dans la rue, un masque de soleil recouvrant son visage même s’il pleut si la faim l’a tenaillée durant sa petite enfance, à moins que celle-ci se soit déroulée sur une plage dorée sous les palmiers.
Les enfants de sa classe ne crient jamais famine, sauf à l’heure du goûter de dix heures, du repas de midi, de la collation de l’après-midi.
Ils ont des soucis d’enfants qui sont amis pas amis, amis à nouveau, leur vie peut changer brutalement s’ils chutent sur la tête du haut des modules de jeux dans la cour, s’ils traversent sans regarder, mais un bénévole assure le passage piéton. Leur vie change si un des parents boit ou quitte le domicile ou encore décède brutalement.
Pas de mort par malnutrition, par des maladies ou exceptionnellement.
Pas d’assassinat, rarement de la violence sur l’enfant, la justice règne, la psychologue de l’école veille, une armada de psychologues et psychiatres est derrière elle, prêts à l’assister.
On est loin des enfants du premier couple du monde que je retrouve dans la Bible de ma grand-mère, sa Bible qu’elle ouvrait rarement mais qui était à côté de son lit, une Bible dont elle rêvait de faire un jour une lecture approfondie, qu’elle refermait à peine ouverte.
L’histoire du premier couple pécheur qui perd son fils à la suite d’un assassinat fratricide, est racontée avec un laconisme sans pareil. Ma grand-mère ne comprenait pas plus que moi que le geste de Caïn soit expédié : en moins d’une page, Ève conçoit deux fils, naissance d’Abel le deuxième et mort de cet Abel devenu grand moins de trente lignes plus loin. Caïn s’en sort bien. Bani, il prend femme ailleurs, il conçoit un fils puis une ville, toute une descendance pervertie par le crime du père.
Le texte est d’une froideur extrême, aucun sentiment, aucune réaction des parents ne transparaît, aucune douleur ou tristesse ne ressort de la part d’Ève. D’après les sources dont on dispose, le texte semble complet. Adam continue, comme son fils Caïn, de procréer généreusement dans les cent trente années de vie qui lui sont accordées. Seth naît pour remplacer le fils mort, est-il dit deux pages plus loin :
Adam connut encore sa femme ; elle enfanta un fils, et l’appela du nom de Seth, car, dit-elle, Dieu m’a donné un autre fils à la place d’Abel, que Caïn a tué.
C’est tout ce qu’on saura d’Ève, elle est au bout du compte satisfaite, on lui a donné un autre fils pour remplacer le premier. Ève n’a rien d’humain alors qu’elle représente toutes les femmes, Ève est réduite à une procréatrice, aucune mère n’est aussi peu maternelle qu’elle.
Grave traumatisme psychologique sur Seth si ses parents lui apprenaient qu’il est l’enfant de remplacement d’Abel. Cette perspective relève de l’erreur psychologique de base.
Encore aujourd’hui, je suis obligé de forcer le sens interprétatif pour suivre l’histoire fratricide originelle, ce mauvais scénario est aggravé par la représentation d’Abel sur un tableau dix-neuviémiste, mort, nu, beau mâle sexualisé, étendu sur le dos, sa tête reposant sur les jambes et le sexe de sa mère, nue elle aussi. La Genèse ne dit jamais qu’Ève a retrouvé le corps de son fils, qu’elle le tient sur elle, entre ses mains. On dirait un couple après l’amour, sexe au repos d’Abel.
En tant que descendant d’Ève et de Seth, l’enfant de remplacement, je comprends peut-être mal. Cette histoire est si distanciée d’autres histoires d’infanticides beaucoup plus parlantes, si éloignée du monde d’Elourdès, sensible, d’écoute, d’attention. Avec elle, je ressens la violence exprimée par l’enfant, commise sur lui, la fragilité de son corps et la toute-puissance de mes bras, sa dépendance à l’adulte, au bon vouloir de celui-ci.
Dans ma perplexité, Le petit monde m’ouvre un accès à celui de ma grand-mère, son enfance en pointillé, qu’elle m’avait tant de fois racontée par la figure de l’enfant qui gêne et dérange, bien que derrière cette complainte ressortait parfois une grande tendresse très anciennement vécue, des instants d’amour qu’elle omettait ou n’avait pas appris à exprimer.
Elle avait réduit son enfance à quelques moments, réels ou déformés dans les excès, l’amour donné par ses parents était occulté, les moments heureux n’étaient jamais mentionnés ou seulement si on lui faisait remarquer qu’elle n’avait pas été si malheureuse, qu’il y avait pire. « C’est vrai », concédait-elle alors seulement avant de se plaindre de plus belle que ses parents l’avaient traitée de folle quand elle était restée longtemps devant le miroir de la cuisine.
— J’imitais la chèvre en mâchonnant une feuille de salade.
Leur fille est folle, une petite fille ne se contemple pas dans le miroir. Son jeu avait été interrompu par une gifle.
La psychologie n’était pas un mot qu’on utilisait ni une science à laquelle on faisait appel au Creusot dans l’entre-deux-guerres malgré l’explosion de ce domaine et sa propagation dans l’Europe occidentale. Les avancées de la psychologie n’atteignaient pas la petite ville du Creusot. Pas plus que l’ouverture de la parole entre parents et enfants.
Elle est partie en emportant son chant, une longue lamentation sur son enfance contraignante. Elle avait subi une éducation qu’elle avait qualifiée une fois pour toute de répressive dans la France catholique du Creusot. Le prêtre prononçait des sermons dominicaux qui dictaient des vies étroites.
Ce petit univers de Bourgogne, à son apogée au dix-neuvième siècle, avait subsisté après la Première Guerre mondiale. Sur les photos qu’elle avait longtemps conservées, le petit monde rigidifié à l’amidon du Creusot ressortait.
J’évitais de la relancer sur la question, je ramenais la conversation sur un plan historique, sa curiosité des origines. Quand elle avait pris sa retraite de l’Education Nationale, elle n’avait pas perdu son intérêt pour l’histoire, entreprenant méthodiquement et rationnellement une enquête généalogique approfondies aux Archives de Dijon. Elle m’emmenait de longs jours durant dans une généalogie sur cinq siècles de notre famille, à travers des papiers à déchiffrer du dix-septième siècle, du seizième siècle, mes préférés et aussi les plus difficiles à lire, nos journées étaient nourries d’histoires familiales sur lesquelles elle était intarissable.
Marguerite, femme à part entière, dans le court trajet de retour en train, ouvrait l’Histoire sur un trésor de passions et d’émotions qui la débordaient, surtout faite de souffrance, sexe, mort, des trajectoires imprévisibles contrairement à la sienne. Elle n’avait pu lutter contre ce qu’elle appelait la rudesse de son mari, et femme encore jeune, elle s’était si souvent réfugiée dans ses livres – après avoir préparé le repas qui, chaque soir, devait contenir entrée, plat principal, fromage et dessert – pendant que son mari prenait l’apéritif avec ses copains au café, couchant ses deux enfants dès six heures du soir, sourde à leurs cris, ça leur fait la voix, les attachant au cadre du lit si leur furie ne se calmait pas. Marguerite était prise dans les contradictions entre ses aspirations secrètes et son rôle familial et social.
« Ce que j’étais bête, disait-elle souvent, mais aussi il faut se replacer dans mon époque, et vous ne pouvez pas comprendre et tant mieux ». Elle mesurait l’écart sidéral qui s’était creusé en trois générations à peine, enviant la génération de ses petits-enfants et encore plus celle qui suivait. « Comme vous avez de la chance », leur répétait-elle à leur grand étonnement. J’imagine son enthousiasme si elle avait découvert comment son arrière-petite-fille, Emma, s’exprimait en classe.