Le Toison

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Trois voix se croisent et se relaient pour décrire l’étrange univers du Clos Fleuri. Il y a Louis, le fils qui a déserté la maison familiale pour s’installer dans une caravane au milieu des bois et des livres ; Jeanne, sa soeur, avec laquelle il entretient une relation fusionnelle depuis l’enfance ; et Jean, le mari de Jeanne. Le passé, accablant, revient par bribes : violence, étouffement, hypocrisie. Même après la mort du père, aucun n’arrive à s’échapper vraiment de cette propriété que délimite une rivière, le Toison, au-delà de laquelle se trouveraient peut-être la liberté et la reconstruction de soi.

Tout tourne autour de l’anniversaire des cinquante ans de Jeanne, celle qui tient les cordons de la bourse. Louis viendra-t-il ? Pourquoi insiste-t-on tellement pour qu’il soit là ?

Dans ce huis clos porté par une écriture obsessionnelle, les voix se télescopent en un long monologue étourdissant, elles se chevauchent et se répondent dans un même choeur inextricable.

« Il nous donne à lire un long flot de paroles où les  » je  » se substituent l’un à l’autre, se relaient, se répondent en une danse folle où la souffrance intérieure et intime, la difficulté de communiquer mêlée à la volonté désespérée de le faire, s’expriment par vagues successives. Il n’y a pas d’interruptions, pas de temps morts, excepté quelques retours à la ligne en cours de phrase, un jeu typographique qui évoque les plages blanches du non-dit. » Le matricule des anges