La transmission des silences

Cahier d’écriture, notes préalables à l’écriture de La minute bleue sur le silence familial autour des origines allemande et alsacienne de la famille.

Jean-BaptisteDe rares actes de naissance subsistent après les bombardements (les lettres gothiques me terrifient toujours, elles sont inscrites dans mon génome), ici celui bilingue de Jean-Baptiste Froehlich (ou Frohlich) a Bennwihr.

Aucun de nos ancêtres n’a évoqué auprès de ses enfants de ce qu’il a vécu à la guerre, un danger potentiel pour leurs corps. Ils auraient été tellement plus malmenés que le mien quand j’aborde ma guerre chirurgicale.

Ils appartenaient à des générations où on parlait si peu de soi.

La mémoire familiale n’est pas si pauvre qu’elle le paraît, avec les quatre guerres qui l’affectent dans les trois générations qui me précèdent (Guerre de 1870, Deux Guerres mondiales, Guerre d’Algérie).

À la transmission transgénérationnelle du silence de la douleur de choses cachées ou tabou s’ajoutent, par l’épigénétique, ce champ d’exploration récent, les hypothèses d’une transmission génétique du traumatisme.

conférence d’Isabelle Mansuy: Peut-on souffrir des tragédies vécues par nos ancêtres ?

Les données récentes de la génétique concernent les traumatismes qui s’incrustent dans nos cellules, ceux subis par les générations précédentes.

De simplement penser que nous sommes marqués par un passé que j’ignore me donne le tournis.

La tendance au silence aussi aura laissé des traces.

On n’a pas découvert dans les cellules des marques de bonheur qui justifieraient notre nom de famille si joyeux.

La recherche serait plus complexe. Et les bons sentiments sont de moindre intérêt.

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