Éveillé tôt. Avant de me réciter les vers appris hier, j’écris :
Dans le silence matinal, nuit, oreilles sifflant Toutes choses encore dorment. Mais les mots embrouillés Se lèvent et tournoient sans, eux, jamais se poser Tentent, s’assemblent et se disloquent, reviennent autrement Entrelacs de phrases, elles flottent, traînent, se dissipent Mots d’octobre teintés rouges, très après la stupeur, Avec sons chaotiques. Sans l’angoisse. Sans la peur. Calmement. Les phrases alignées autres se referment. Puis abstraction de tout. Phrases soudaines. Des éclairs. Trouées dans la pièce. Levée aveugle au grand air. Garde alentour tombée, la clairière est peuplée. Sous la lumière tamisée, s’inscrit et s’écrit, Guidée par les mouvements du cœur battant dans ma poitrine Au jour chantant bleu déjà, l’étincelante vie
Je rouvre le petit livre des Maîtres du Sonnet. J’ai oublié le début du poème appris hier. Reprendre. Marcher. Répéter.
