L’écriture me conduit chaque fois vers des univers porteurs et stimulants. Ils s’ouvrent en temps voulu. À celui celui des poètes russes d’André Markowicz s’est ajouté celui d’Aharon Appelfeld à mesure qu’une certaine enfance s’imposait à moi, que je cherchais à éclairer.
Dans un entretien à l’occasion de la sortie du Garçon qui voulait dormir (éditions de l’Olivier, trad. Valérie Zenatti) il disait: « J’écris l’histoire de ma vie, une vie longue, à travers mon enfance. L’enfance — la part d’éternité en chacun de nous — qui s’est passée en Europe me remplit jusqu’à ce jour.
La mémoire, c’est quelque chose de progressif et chaque année, année après année cette mémoire a un autre visage.
Un artiste sans l’enfant qui est en lui ne peut pas être un artiste sérieux. Sans l’enfant qui est en lui, on devient quelqu’un de rationnel, cynique, à deux faces. Il n’y a pas cette naïveté qu’il y a chez l’enfant. Sans cette capacité à être étonné, on commence à être quelqu’un qui explique, qui commente. »
(Couverture du livre: je me reconnais pendant une des nombreuses micro-siestes entre deux périodes d’écriture)
