Nietzsche écrivant (II): Sils Maria, influence majeure

La première phrase du Crépuscule des idoles, dernier livre qu’il termine d’écrire à Sils Maria: « Conserver sa gaieté d’esprit au beau milieu d’une ténébreuse affaire, à la responsabilité écrasante, ce n’est pas un mince tour de force: et que pourrait-il pourtant y avoir de plus nécessaire que la gaieté d’esprit? »

Dans la maison de Sils, qu’il habite pendant sept étés (1881, 1883-1888), la créativité de Nietzsche est à son apogée:

« Je ressens que c’est ici et nulle part ailleurs que se trouve ma vraie patrie et mon nid. Ah, tout ce qui se cache encore en moi et veut devenir parole et forme! 

Il me faut toujours plus de silence, d’altitude et de solitude autour de moi pour pouvoir percevoir ma voix intérieure.

J’aimerais avoir assez d’argent pour pouvoir me faire construire ici un genre de niche idéale: je veux dire une maison en bois avec deux pièces sur une presqu’île qui plonge dans le lac de Sils et où se trouvait autrefois un fort romain. 

De nouveaux chemins animés: l’endroit où j’ai imaginé le personnage de Zarathoustra et où je voulais autrefois être enterré, est maintenant accessible et à la réputation d’être le plus bel endroit de l’Engadine. 

Cette Engadine est le lieu de naissance de mon Zarathoustra. Au commencement du mois d’août 1881 à Sils Maria, 6000 pieds au-dessus de la mer et bien plus haut encore au-dessus de toutes les choses humaines.

Je parcourais ce jour-là les bois au bord du lac de Silvaplan. Je fis halte au pied d’un gigantesque roc dressé en forme de pyramide. Ce fut alors que l’idée me vint. »

(extraits de lettres et notes écrites à Sils Maria)

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